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Hier : L’histoire du VIH (années 1980)

Origines du VIH avant 1980

Le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) provient d’un “saut d’espèce” entre des primates (chimpanzés) et l’être humain, probablement survenu il y a environ un siècle au sud-est du Cameroun. Ce phénomène, appelé spillover, serait lié aux activités humaines.

Longtemps resté silencieux, le virus est finalement identifié par l’Institut Pasteur en 1983, puis nommé HIV en 1984.
Cependant, l’épidémie de SIDA débute officiellement en 1981, avec les premiers cas détectés aux États-Unis.

Les années 1980 : émergence, diffusion et stigmatisation

Entre 1981 et 1985, le CDC américain rapporte des cas de pneumonies rares chez des hommes homosexuels à Los Angeles. C’est le début de la reconnaissance du SIDA (AIDS).

En 1985, le premier test de dépistage du VIH (ELISA) est commercialisé.
Mais cette décennie est marquée par :

  • une forte peur de la contagion,

  • une stigmatisation importante des malades,

  • des traitements très limités (AZT, autorisé en 1985), peu efficaces et avec de nombreux effets secondaires.

Les années 1990 : mondialisation de l’épidémie et progrès des traitements

Durant les années 1990, l’épidémie du VIH se mondialise.
Les avancées scientifiques permettent l’apparition des premiers traitements combinés (bi-thérapie), améliorant la prise en charge mais avec une grande contrainte de compliance.

La mortalité reste élevée, en particulier à cause des infections opportunistes (CMV, EBV, mycobactéries atypiques, champignons).

Les actions de prévention deviennent centrales :

  • promotion du préservatif,

  • dépistage régulier,

  • réduction des risques chez les consommateurs de drogues injectables.

Les associations (Act-Up, AIDES, Info-SIDA…) jouent un rôle crucial pour les droits des personnes vivant avec le VIH et la lutte contre la stigmatisation.

Aujourd’hui : De 2000 à nos jours – traitements et nouveaux enjeux

Grâce aux progrès scientifiques, les trithérapies permettent aujourd’hui de contrôler efficacement l’infection. En une seule prise quotidienne, elles combinent trois inhibiteurs de la réplication virale.

Une personne vivant avec le VIH peut désormais mener une vie longue, en bonne santé, et ne pas transmettre le virus si sa charge virale est et reste indétectable.

La prévention modernisée : la PrEP injectable

La PrEP (prophylaxie pré-exposition), désormais disponible sous forme injectable avec deux doses par an, constitue une avancée majeure pour les personnes à risque ou en difficulté d’accès aux soins.
Elle est désormais accessible via les médecins de ville, élargissant la prévention.

Des défis persistants

Malgré les progrès :

  • l’accès aux traitements reste inégal dans le monde,

  • la recherche manque de financements,

  • la stigmatisation demeure,

  • le VIH reste un enjeu majeur de santé publique.

Demain : Vers un vaccin contre le VIH ?

À ce jour, aucun vaccin préventif n’a encore abouti malgré des décennies de recherche.

Pourquoi est-ce si difficile ?

Le VIH possède des caractéristiques uniques :

  • c’est un virus à ARN avec une mutation rapide,

  • il échappe en permanence au système immunitaire,

  • il cible directement les lymphocytes CD4, essentiels à la défense immunitaire.

Ces éléments compliquent considérablement la mise au point d’un vaccin efficace.

Points clés à retenir

  • Transmission sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant.

  • Réduction des risques et dépistage régulier.

  • Mobilisation communautaire et activisme essentiels.

  • Importance de l’accès équitable aux traitements.

  • Le VIH reste un enjeu de santé publique mondiale, même après quatre décennies de lutte.

  • Malgré les progrès dans la prise en charge des patients séropositifs, l’infection par le VIH reste un fléau surtout dans sa phase terminale en l’absence de traitement.

  • Cette maladie est encore aujourd’hui une des causes principales de décès dans le monde

Aujourd’hui dans le monde près de 37 millions de personnes sont infectées par le VIH.

En France environ 6000 nouvelles contaminations sont recensées chaque année (données de l’Institut Pasteur de Paris).

La prévention s’est beaucoup améliorée avec la campagne nationale de l’Assurance Maladie mise en place dès 2019 : dépistage du VIH sans avance de frais et sans ordonnance, ceci a permis à des personnes qui ne suivent pas forcément le parcours de santé habituel (prescripteur-laboratoire) de se faire dépister dans nos laboratoires en toute simplicité.